« l’effet de l’austérité est plus fort que prévu, c’était une erreur d’appréciation »

C’est ce que Christine Lagarde a déclaré : http://www.latribune.fr/actualites/economie/international/20130125trib000744853/christine-lagarde-l-effet-de-l-austerite-est-plus-fort-que-prevu-c-etait-une-erreur-d-appreciation.html

 

Mais bien sur…..En attendant qui paie ou va payer cette légère erreur d’appréciation? Les futurs nouveaux chômeurs ?

Le Fmi est il encore le pompier des pays en difficultés ou un gendarme de l’austérité de nos économies ?

Le suicide aux Etats unis est la dixième cause de décès , en progression constante. Ne serait pas parce que les conditions économiques et donc sociales deviennent trop difficiles pour être supportées en les vivant ?

http://www.01net.com/editorial/585497/facebook-partage-des-donnees-pour-lutter-contre-le-suicide/#?xtor=EPR-1-[NL-01net-Actus]-20130129

 

Stress au travail, harcèlement, suicide

Mon activité de défenseur syndical, de conseiller du salarié, mon combat pour combattre la souffrance au travail au sein des chsct, particulièrement l’amélioration des conditions de travail me laisse à penser que peut être mes connaissances pourraient être utiles.

Je suis prêt à en débattre.

Je ne peux accepter les suicides, le mal être au travail, le harcèlement professionnel (si encore il s’agissait du harcèlement de malades envers d’autres personnes cela pourrait se comprendre sans être acceptable) dans le but de virer un salarié gênant.

La souffrance au travail la dépression, la spirale infernale des tranquillisants, des anti dépresseurs ne peuvent être aujourd’hui niés.

En tant que Conseiller du salarié, je ne peux accompagner des salariés que dans le département de la Marne.

En tant que postier, je peux accompagner un salarié ou un fonctionnaire de tout le groupe La Poste.

En tant qu’homme je peux accompagner humainement une entreprise qui voudrait retrouver un climat sain de travail, prête à jouer le jeu. La crise exacerbe les situations à risques, alors qu’il est primordial de resserrer les rangs afin d’obtenir un esprit d’équipe, souder les « collaborateurs » autour d’un véritable projet de société.

Mon seul espoir : arriver à continuer à aider les personnes qui ont besoin de moi.

Un essai de réponse au rappor…

Un essai de réponse au rapport sur la santé mentale demandé par Saisine de la Secrétaire d’Etat Nathalie Kosciusko-Morizet en charge de la prospective et du développement de économie numérique portant sur l’installation d’un groupe de travail « santé mentale » au Centre d’analyse stratégique.

Il fait suite pour la secrétaire d’Etat au rapport de la Commission sur la Mesure de la Performance Économique et du Progrès Social (lire l’article de wikipédia).

Si le rapport a le mérite d’avoir été réclamé afin qu’un débat s’instaure, j’avoue être resté sur ma fin.

A ce propos, je n’en vois guère de retombées à ce jour, que ce soit médiatiques, syndicales ou associatives.

C’est comme si aujourd’hui, on ne savait pas trop quoi faire des conclusions, admettant que le travail est intéressant, mais que les mesures à prendre restent du domaine de l’inconnu.

Les 350 pages de ce rapport donnent quelques indications, mais peu de solutions.

Et renvoient à la société civile le soin de se prendre en charge et de prendre en charge les populations fragilisées.

Si l’on reconnait aux pouvoirs publics une nécessaire action, il semble que ce sera aux acteurs actuels et habituels de mettre en oeuvre des solutions souvent empiriques, car aucun recul n’est actuellement possible sur ces personnes qui souffrent dans leur chair, dans leur âme, d’un déficit de bien être, d’une acceptation de leur place dans une société de plus en plus menaçante et fragilisante.

La volonté est sans équivoque de reconnaitre la question, d’admettre des difficultés de mal être pour certaines catégories de populations, mais dans le même temps la volonté est claire de miser, en préparant l’opinion aux nouveaux problèmes que seront dans les années à venir de grands défis de société, sur une prise en charge citoyenne de ces questions, afin d’éviter le recours à des financements publics pour les traiter.

C’est d’ailleurs le titre même du rapport « la santé mentale, l’affaire de tous; une approche cohérente de la qualité de vie ».

Pourtant, le stress est devenu un phénomène de société. la maltraitance reconnue et sanctionnée. La dépression en augmentation, le mal être, le mal vivre des notions réelles aujourd’hui. Les consultations sur ces sujets en constante augmentation, la médecine du travail en première ligne.

Il s’agit bien d’un phénomène qui ne contraint pas  une catégorie mais concerne l’ensemble de la population, qui devient aujourd’hui, à la différence peut être d’il y a une trentaine d’années ou il existait sans pour autant être clamé (encore que le mouvement hippie, mai 1968 en ait été des proclamations) une constante de toutes les strates.

Ou l’on apprend aujourd’hui que ce phénomène touche les personnes âgées, les enfants, les adolescents, les ouvriers ou les cadres, les employés ou les femmes au foyer, les célibataires comme les couples.

Saisine de la Secrétaire d’Etat en charge de la prospective et du développement de l’économie
numérique portant sur l’installation d’un groupe de travail « santé mentale » au Centre
d’analyse stratégique.

Légitimer la pression, le stress au travail; les suicides pleuvent.

Ce titre n’est pas très bon, mais je n’en ai pas trouvé d’autres.

Un bon article du Monde résume parfaitement les difficultés des pouvoirs publics à appréhender le stress, la souffrance au travail. Ou la mauvaise volonté….

J’ai commencé à entrevoir ce problème dans certains services de France Télécom dans les années 1990, de par mes activités syndicales de représentant CGT.

Le stress provoqué par des chefs surveillant vos faits et gestes à la minute, la pression du chronomètre affichant les appels en attentes dans un service de renseignement ou un service commercial. Il était déja de bon temps d’aller rechercher les gens en pause dépassée avec une demande d’explication.

Je vis aussi les premiers effets de ces lignards habitués des poteaux et du grand air appelés à prendre place en nombre dans les boutiques sans réelle préparation, ou les plate formes commerciales alors mises en place, demandant dès que possible leur départ en retraite, mal dans leurs peaux, souvent déprimés, ou en colère.

Ou des dessinateurs prompts à être installés sur un poste debout en agence pour vendre du téléphone mobile, avec des chiffres à faire, des téléphones à vendre, sans se poser de question.

On sortait d’une culture de service public pour entrer dans la logique de l’agressivité commerciale, du service à rendre aux actionnaires de la nouvelle SA au détriment de celui rendu aux usagers, déjà clients.

Je vis ensuite ces méfaits à La Poste, et je les vécus moi même. Les brigadiers, habitués à voyager, installés à demeure dans des bureaux de poste, sans avoir le choix.

Puis les ambulants (les trains postaux) incités par cessation du service à entrer eux aussi dans les bureaux, la plupart au guichet, et à qui on demandait de vendre enveloppes ou autres produits, avec les premiers objectifs.

Enfin le garage (le snag) qui envoya ses divers personnels souvent aussi au guichet; certains ne s’en sont jamais remis.

Je vécus aussi ce stress de l’objectif, de la vente en échouant à devenir vendeur; je mis huit années à m’en remettre; ne faisant pas l’affaire, je fus remis en emploi roulant, remplaçant dans les bureaux de poste. petit à petit, j’acceptais cette défaite, difficile à accepter.

Arriva la mise en place de l’euro qui dans certains bureaux fut une horreur sans nom, l’afflux de clients échangeurs ne s’arrêtant qu’à la dernière minute.

Aujourd’hui, les réorganisations en cascade, les 35 heures, les suppressions de poste, mais surtout la peur de l’inconnu, car nous ne sommes pas vraiment rassurés sur l’avenir (crise aidant) font que les difficultés d’organisation, du fait des moyens restreints, des nouvelles normes de travail engendre rancoeur, anxiété, peur, et stress.

Les diverses séparations des services ont contribué à engendre inquiétude et difficultés; Le responsable, maintenant c’est celui d’à côté. C’est facile, mais ça ne convainc pas vraiment.

Le stress, la douleur au travail, je n’avais pas prévu ces suicides, je l’avoue. Le harcèlement moral, lui, si…

Des dépressions, des déprimes, des pleurs, j’en ai vu beaucoup depuis quatre ans. Les salariés (je suis aussi défenseur syndical et conseiller du salarié) viennent souvent me voir, déjà trop tard, arrêtés pour dépression.

Je gagne des procès aux prud’hommes éventuellement. Mais je ne peux reconstruire des hommes ou des femmes qui ont tout perdu.

Leur emploi, souvent. Leur santé toujours. Leur ménage parfois.

Il y a des méthodes, simples, et de bon sens pour éviter ce stress, ou cette douleur. Ou au moins pour vivre avec.

Il y a aussi des méthodes simples pour empêcher le harcèlement au travail.

Mais…

Quand une personne se jette par la fenêtre, quel que soit son motif, c’est toute la société qui est coupable. Car cela peut être évité; avec un minium de moyen.

Mais cela implique une volonté, un suivi fort. Et cela impose des conditions garante de confiance et de réciprocité.

Numéros verts ou autres cellules d’écoute sont un outil insuffisant et à mon sens peu utiles ou utilisés.

Pas de vagues de suicide à France Télécom selon un statisticien

Mais « Croire en l’existence de quelque chose qui n’est pas constitue ce qu’en psychiatrie on appelle un délire. Ici ce n’est personne en particulier, mais le corps social qui délire : salariés, direction, ministre, syndicat, journalistes, commentateurs, vous et moi tous ensemble », relève-t-il. « Ce qui est dit dans ce délire n’est pas réel : c’est quand même un symptôme. Il signe quelque chose, un mal-être social », reconnaît-il. »