Journaliste, homme machine.

Il est loin le temps des Hemingway ou autres journalistes écrivant  leur papier au zinc d’un comptoir devant un cognac, ou téléphonant sous les bombardements à leur rédacteur le nombre de morts.

L’automatisation et le robot ont remplacé le journaliste humain, bientôt relégué à apporter le café (pardon une giclée d’huile plutôt dans les rouages).

Cet article du blog du communicant très critique dresse un état des lieux sans concession.

http://www.leblogducommunicant2-0.com/2014/07/26/journalisme-algorithme-laurent-delahousse-est-il-condamne-a-etre-remplace-par-un-robot/comment-page-1/#comment-267293

 

J’ai laissé un commentaire que je vous livre :

 
Bonjour,

Si je ne m’abuse et je le constate tous les jours, un outil comme Google pour ne pas le nommer est passé maître dans l’art de fournir l’information correspondant à mes demandes et souhaits.

Donc primo le risque est qu’il ne me fournisse pas un contenu original et critique éventuellement mais un contenu prémâché occultant sans doute l’important ou l’originalité, me donnant à penser une soupe informative fade et expurgée de tout contenu trop acidulé et nuisible à ses affaires (et pourtant j’essaie de le surprendre…tout n’est pas encore parfait, heureusement, mais je sens une progression dans la connaissance, ou le formatage des donnés impressionnant.

Mais le journal lui même devra sans doute pour assurer sa subsistance (la publicité n’est ce pas particulièrement) me fournir lui aussi un contenu du même acabit. Fade et sans saveur, rogné des moindres défauts légèrement trop en dehors du chemin prévu.

Le pauvre journaliste humain pour pouvoir survivre ne pourra à mon sens que traiter selon un cadre fourni, donc certains sujets seulement, au risque de se voir refuser son papier électronique, ou de le voir reformater par un robot !
Ou bien s’exiler sur un territoire ou le papier perdurerait avec des lecteurs refusant une censure qui pourrait être éventuellement politique (étatique), mais plutôt une censure de marché et d’opinion majoritaire.

Dans l’absolu son papier sera lu par un robot qui en sortira un condensé digéré et « digeste ».

Ne lui restera plus qu’à se saouler (à priori pour Hemingway cela n’empêche pas de bien écrire : Ernest Hemingway a, un jour, adressé ces lignes à F. Scott Fitzgerald: «Bien sûr que tu es un ivrogne. Mais pas plus que Joyce, ou que la plupart des bons écrivains» http://www.planetesante.ch/Mag-sante/Ma-sante-au-quotidien/L-alcool-permet-il-de-mieux-ecrire ) et écrire des chefs d’oeuvre, eux aussi condensés (merci au Reader’s digest) et à pleurer sur son sort : correcteur du robot sera sans doute le métier du journaliste de demain : vérifier grâce à son savoir et ses recherches que l’utilisation des méga flop de données disponibles sont correctement traitées et comprises.

Cordialement, Bruno