C’est difficile d’être un Charlie, un juif, un catholique, un protestant, un policier, un luthérien, un musulman, un français ?

J’étais donc cet après midi, avant la venue des politiques sur le cours de Vincennes, devant le magasin et la station service ou se sont passés les tristes événements d’hier.

J’ai eu raison d’y aller.

Pour partager ce moment, comme tant d’autres, m’y recueillir un moment, voir ce mélange cosmopolite de personnes  déposant fleurs, bougies, mots et priant, chacun leur Dieu…..

Et moi qui ne croit en rien la dedans ?

Je me trouvais moi aussi à ma place.

Même si c’était une atmosphère très chargée, au milieu de tous ceux qui essayaient de voir, participer, approcher….

Un beau B……

Les gens obligés de traverser au milieu d’une circulation dense, un miracle qu’il n’y ait pas eu d’accidents….

Mais en même temps, une magnifique leçon républicaine. Le droit d’être là, sans exclusive, sans contrôle, au plus proche du lieu ou cela s’est passé……Déjà l’histoire….

Des policiers vigilants, mais véritablement axés sur la sécurité, on doit leur rendre hommage une fois de plus, car leur tâche n’est pas aisée dans cette multitude;

Et puis ces dialogues, ces conversations, cette émotion qui ne demandait qu’à déborder….ces larmes….les miennes….

Le monde ne sera plus jamais pareil.

Il y a eu le 11 septembre bien sur……Une prise de conscience,

Il y aura le 9 Janvier 2015….une réalité.

Et il y aura un après; à nous de nous en saisir…

Nous sommes tous des Charlie….sauf trois personnes…….les manœuvres politiciennes ont commencé. C’est triste.

Et pourtant j’affirme que notre république, notre démocratie s’en trouvent grandies. La plupart de nos politiques ont compris, même si ce soir, le rappel de leur présence était nécessaire.

Un président enfin président, un ancien président vraiment à sa place, des ministres enfin soudés….Et un mouvement politique qui s’est mis en marge de la république……tant pis pour lui. Espérons que ces adhérents seront la demain, anonymes surtout….Espérons.

 

Il reste trois questions :

  1. quelle éducation civique de nos enfants? s’il est peut être « normal  » de ne pas vouloir assister à la minute de silence d’hier, cela pose une vraie question républicaine…..
  2. Quid de demain?Quelle société voulons nous ? N’allons nous pas oublier très vite notre obligation de nous accepter les uns les autres?
  3. le monde est à nos pieds, mais nous avons oublié ce monde, qui partout subit les assauts de l’extrémisme, de l’intégrisme, de la pensée unique, du refus de la liberté et de la démocratie…..Ne serions nous pas sectaires ?

Et puis en vrac  des questions de société qui devront trouver des réponses…..

  • quelle liberté d’expression?
  • quelles images?
  • Peut on rire et se moquer de tout ?
  • quels moyens allons nous nous donner ?
  • quelle récupération?
  • quelle sécurité ? (armer les policiers ? donner plus de pouvoirs coercitifs au non de la démocratie et de la libre expression?).

Enfin, reste la peur, palpable.

 

C’est très beau de se déclarer Charlie, et de l’afficher. Mais cela n’enlève ni le risque, ni la peur.

Paris est très bizarre en ce moment, et c’est normal.L’atmosphère, en dehors des lieux de recueillement, chargés d’émotions diverses, des pleurs aux mots violents, est particulièrement attentive. A la fois sur le qui vive, en attente des prochains événements, mais aussi quasiment stoppée, comme un instantané d’un moment qui s’étirerait à l’infini, ou fortement ralentie.

Et en même temps, la vie continue. Ce qui est à la fois rassurant, et aussi très curieux.

Il faut bien manger et donc faire des courses.Emmener ses enfants à l’école, partir au travail.

Mais certains sur le Cours de Vincennes, effectuaient par exemple leur jogging, et même si les boutiques aux alentours étaient quasiment désertes, certains continuent leurs soldes….Comme si de rien n’était .

 

Un pied de nez à ce qui se passe? De l’insouciance? Ou de l’indifférence?

 

On verra demain. Un jour après l’autre maintenant……

 

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NOUS SOMMES TOUS DES CHARLIE

Riches, pauvres, même combat ?

A l’heure ou l’on apprend que un français et un belge  se partageraient le lot de 75 millions de l’euro million de vendredi et ou le gros lot de la loterie italienne n’est toujours pas tombé, on tombe des nues quant au comentaire par le ministre de l’économie et des finances concernant l’écart en augmentation entre riches et pauvres.

En effet, d’après la réponse au sénateur Roland Courteau, cet écart n’est pas si grand, diminuerait même, et la différence serait due aux différents systèmes de calculs utilisés par l’INSEE.

Les déshérités de la république peuvent être amers; surtout que réaliste, le ministre ne nous rappelle pas moins cependant les promesses d’augmentations de certaines allocations pour amenuiser ces différences.

Pourtant, la consomation chute (sauf les voitures, grace aux primes d’aide à la casse), les vacances ne sont pas prises, et le panier moyen des ménages augmente en cout et diminue en quantité.

Pourtant une France à trois vitesses deux vitesses se met en place, avec ses désordres sociaux qui s’ensuivent du fait de l’insécurité, de la misère, de la ségrégation, et de la peur de l’avenir, voire du non avenir qui arrive pour beaucoup.

Vivre avec 456 euros est impossible aujourd’hui. En dessous de 880 euros on est en plein dans la pauvreté.

Nous avons donc

  • les riches,
  • une classe moyenne en extinction
  • et une nouvelle classe pauvre émigrée récente, souvent illégalement venue ramasser les miettes de nos pubelles pleines.

Il fut un temps pas si ancien ou nous accueillions pour fabriquer nos routes et nos autoroutes une population venue de nos anciennes colonies, attirée par un monde meilleur.

Nous avons complètement raté leur intégration.

Ce brulôt social ne pourra se satisfaire très longtemps de statistiques étatiques sans exiger un mieux être social.

Il est urgent, je le répète à nouveau, de penser un projet de société, offrir une perspective d’avenir à une population qui attend des signes forts de l’exécutif.

Un projet de société qui accepte les différences.

Que deviennent par exemple les travailleurs des années 60, population particulièrement touchée par le dépaysement, pour qui la retraite, après une vie de travail en France, aurait du être le retour au pays. Pas vraiment français, étrangers dans leur propre pays.

Si nous n’arrivons pas à une intégration dans un projet commun, plus large encore que la France, au minimum basé sur une Europe élargie au bassin méditérannéen et à l’Afrique noire, nous risquons d’éclater, dans un premier temps, mettant fin à la cohésion voulue par Charlemagne et Napoléon (encore qu’ils ne furent des exemples parfaits); puis arrivera le morcellement et le retour à la barbarie.

Déja se profile depuis quelques années le culte des petits chefs, le retour à un intégrisme religieux particulièrement stupéfiant dans notre République (quelle que soit la religion, particulièrement musulmane et catholique), l’apparition de sectes apocalyptiques  pour qui le jugement dernier est pour demain.

La montée de certains intégrismes, la fureur déclenchée par des symboles amène à prendre peur et à vouloir tenter de se protéger; l’ambiance de danger soulevée par le terrorisme mondial présume de nouveaux dangers pour la vie, et pour une société actuellement policée.

S’y rajoute en vrac la montée de divers mouvements altermondialistes, sous couvert d’écologie, la peur de la disparition de notre monde due à la pollution, les divers secteurs en guerre dans le monde pour des raisons souvent curieuses et certainement pas justifiées, provoquant génocide, famine, misère…l’essor de nouvelles maladies alarmantes, les possibilités accrues d’attentats terroristes bactériologiques.

Une longue liste pourrait être élaborée des diverses peurs et inquiétudes de notre monde actuel.

Ce n’est pas en proposant des jeux et du pain que l’on fournira une solution de facilité. La crise est la, les peurs sont réelles.

Espérons que nous réagirons mieux que la Grèce antique ou Rome…..

Ces civiliations que nous admirions, mais qui batirent leur prospérité sur l’esclavage….