« Longévité de l’information numérique – Les données que nous voulons garder vont-elles s’effacer ? »
http://www.academie-sciences.fr/publications/rapports/rapports_html/rapport_infonum_2010.htm
Ce sujet me tient particulièrement à coeur, depuis que j’ai lu le cycle de Fondation du grand Asimov.
La question de l’archivage des informations aujourd’hui n’est plus un problème. les ressources sont quasi données et explosent. L’espace numérique s’étend de façon exponentielle.
D’un autre côté, beaucoup de structures participent à l’archivage de nos données, à leur classement et à leur conservation.
Les bibliothèques, bien sur, les archives départementales ou nationales ou certaines entreprises qui ont compris la nécessité de procéder à une sauvegarde de leurs données économiques et historiques.
Tout en rationalisant les choix d’entreposage, d’archivage, grâce à une gestion censée des données à conserver. L’Amérique s’y est mise quand elle s’aperçut que la masse des documents archivés sans schéma rendait difficile la prise de décision, immobilisant la nation sous un amas de documents inexploitables.
Le plus bel exemple est celui des mormons, qui tentent de sauvegarder les fiches d’état civil pour conserver la mémoire de l’humanité le plus longtemps possible, dans le but de permettre à tout un chacun de pouvoir connaitre ses ancêtres et d’être baptisé.
Mais n’est il jamais arrivé la perte de données irrécupérables par la suite pour de multiples raisons ?
Documents papiers brulés ou inondés, perdus lors d’un déménagement, sauvegardes de données numériques omises ou mal effectuées et pertes des données, la encore peu récupérables. Un ordinateur hors service brutalement, un disque dur détruit et une sauvegarde non faite, ce sont toutes vos données perdues, difficilement reconstituables en l’état, et certainement pas à l’identique? Certes, on pourra reconstituer relativement aisément un carnet d’adresse, mais vos courriers mails archivés et disparus des serveurs ?
La question de la conservation des données est vieille comme le monde.
La destruction de la bibliothèque d’Alexandrie,
D’autre part, se pose aussi le problème de la conservation de documents au regard d’intérêts politiques ou historiques.
« Les documents ont un pouvoir énorme »
Les destructions des documents précédant le nouvel age politique sont foison :
Le 10 août 1793, une masse considérable de pièces du plus haut intérêt pour l’histoire du pays fut ainsi livrée aux flammes
la décision prise par le premier empereur Qin
le présumé « nettoyage ethnique » des Albanais du Kosovo par les Serbes de Bosnie a donné lieu à la destruction systématique de documents officiels
« Celui qui a le contrôle du passé a le contrôle du futur; celui qui a le contrôle du présent a le contrôle du passé. » ou « la double pensée chère à Orwell dans 1984
C’est pourquoi, quelles que soient les cultures, la conservation du patrimoine est une nécessité. La question ne se pose même pas, et les ressources sont toujours présentes pour l’archivage. Que ce soit dans la tradition orale des africains ou aborigènes d’Australie, qui savent par la répétition des histoires énormément de choses, dont l’histoire du village et de leurs famille, ou dans la tradition écrite depuis l’invention des premières tablettes d’argiles ou des papyrus, des parchemins, conservés précieusement, et recopiés afin d’être préservées.
Mais se pose aujourd’hui la question de la conservation à long terme des données (en dehors même de leur indexation pour une utilisation éventuelle future.
Et de la conservation à l’identique du document original.
La reproduction de documents même électronique ne peut empêcher l’altération du message à long terme. C’est la question fondamentale de la protection des données.
Vient ensuite le contrôle par des organismes indépendants de ces données pour qu’aucune récupération ne puisse en être faite.
Enfin vient la question du support de stockage ou d’archivage qui est la grande question du moment depuis l’invention du cd.
Actuellement, les disques optiques seraient la meilleure possibilité.
Mais cela ne sert à rien si personne n’est la pour reprendre ces données et les interpréter, les lire. Ce qui implique la question primordiale de la culture et de l’éducation…..
Des recherches sont en cours, mais arriverons nous à temps à une solution?
Nous allons demain enfouir des déchets toxiques, nous l’espérons pour des milliers d’années. Comment arriver à prévenir les populations futures de l’emplacement de ces décharges, et de leur toxicité, sans pertes des renseignements oubliés dans les méandres d’un archivage quelconque?
Cette simple question, pourtant essentielle, montre les difficultés auxquelles nous sommes confrontés.
Nous avons à relever nos manches. Mais en même temps n’est ce pas un marché prometteur, économiquement ?
1) la destruction de certains documents est essentielle à une administration efficace et efficiente;
2) l’information est un bien précieux qu’il faut gérer avec autant de précision, sur le plan des pratiques d’exploitation et de la rigueur comptable, que les ressources financières, humaines ou matérielles;
(3) la gestion de l’information exige une bonne analyse des besoins opérationnels.
http://www.collectionscanada.gc.ca/gouvernement/nouvelles-evenements/007001-3004-f.html