Une claque. J’ai pris une vraie claque. Quatre, en fait.

Des claques de culture qui font que mon monde ne sera plus jamais le même.

Et je ne l’aurais pas évoqué sans la claque finale de ce vendredi 27 janvier 2023, où j’ai assisté à la disparition sous les eaux d’un Mac Donalds…..

Mais j’y reviendrais.

Pour moi, la culture, c’était le livre, éventuellement la musique (classique de préférence, je n’avais jamais trop approfondi l’impact de certaines musiques ou chanteurs au message chocs, ou sibyllins), la poésie (dont j’étais en dehors de Prévert totalement en dehors de toute sensation ou affection), mais avant tout la peinture, et ces dernières années la sculpture.

Nous sommes rares dans le monde à avoir droit à un ministère de la culture, (bon d’accord 14 ministres de la culture en Europe qui pleurent la marchandisation de l’audiovisuel….) évidence de notre singularité, un vrai bastion, ce ministère protégé tel un blockhaus des atteintes de la société. Et très distant des HLM ou des banlieues. (Heureusement que les banlieues ont leur propres vies et n’attendent guère des mannes du ministère pour vivre et concevoir). J’ai toujours été fasciné par cette distance entre le sommet et la base, qui se retrouve partout en politique, encore plus aujourd’hui sans doute, car la société civile n’oublie pas de pointer du doigt ses désillusions, et son incompréhension (les gilets jaunes éloignés des palais par exemple, ou les squats d’artistes).

Mon rapport à l’activité artistique étant particulièrement distant lui aussi bien que plus primaire (je suis dans l’incapacité absolue, fait très étrange et incompréhensible pour moi-même mais aussi pour tous ceux qui me côtoient de réaliser quoi que ce soit avec mes doigts), je n’avais en dehors de la vision et de l’audition peu ou pas d’affect à l’œuvre, à l’art. Ce qui ne me posait de problèmes que quand je voyais des copains dessiner des bouquets parfaits ou jouer de la guitare à faire chavirer le coeur des filles.

Enfin, la danse en dehors de FlashDance ou Fame, voir Dirty Dancing, c’était très peu pour moi. J’avais été échaudé petit par l’oiseau de feu mis en représentation à l’école maternelle.

Les autres arts, mineurs, ne m’ont jamais captivés.

Et je parlais de quatre chocs culturels, mais il y en a cinq en définitive. Car le dernier ne m’a pas fait forte impression sur le coup, mais en commençant à écrire ce texte il ressort comme une évidence.

Mon monde s’est écroulé, physiquement, mentalement, émotionnellement, et sans doute psychiquement. Fondamentalement, je ne vais pas changer, mes idées seront toujours à peu près les mêmes, mais ma prise de conscience de l’impact de l’art sur nos vies est un choc si traumatisant qu’il en bouleverse tout mon monde.

Ceux qui me connaissent savent que je ne suis guère influençable, que je cultive le moment présent, je suis serein. Apaisé depuis de nombreuses années.

Mais découvrir tout d’un coup que je suis assis sur une bombe approchant à grande vitesse est non seulement foudroyant en termes émotionnels mais encore bouleversant pour l’intellect. C’est très déstabilisant, et complexe à analyser, car j’évoque ici des émotions fortes.

Quand en plus j’apprends que le noyau de la terre vient d’inverser sa rotation d’après les dernières théories….(bon ok il a l’air de faire ça tous les soixante dix ans, donc on s’en fiche un peu en même temps? ).

Pour faire un parallèle démonstratif, mon adhésion à l’écologie reste limité. Parce que :

  • On se moque de nous, il n’y a qu’à voir les filières de recyclage qui ne recycle quasi rien.
  • Ceux qui polluent ne sont pas ceux à qui on demande de faire les efforts
  • Les chiffres sont biaisés, les collectes de tri sélectifs sont très surévaluées statistiquement pour inciter à mieux trier.
  • La consommation continue et augmentera encore puisque la population augmente.
  • La pollution dans le parc naturel des calanques ne sera jamais stoppée car économiquement, les industriels gagneront toujours à ce jour.
  • La déforestation en Amazonie ou en Afrique dépend trop des conditions économiques des habitants. L’agriculture en est la première cause.
  • Les ressources en eau montrent et démontrent la fatuité de certains (comme les masques jetés par terre mais c’est une autre question) qui remplissent leurs piscines ou creusent des puits de plus en plus profond pour leur confort ou détournent des fleuves pour gagner du pouvoir au niveau des Etats.
  • Et puis j’ai envie de voir le monde et de prendre l’avion, j’ai envie que l’on aille explorer l’univers, j’ai envie du progrès, j’ai envie de vivre correctement sans avoir à aller chercher mon eau au puit ou couper du bois (c’est mon idée personnelle je ne demande pas à ce que chacun la partage).
  • Pour moi, la robotisation, l’IA sont une chance. Une chance qui ne sera pas exploitée sauf à produire des jetons de monnaie virtuelle en réchauffant l’Arctique. Alors même que les progrès sont tellement fantastiques que l’on pourrait annihiler la pauvreté et la faim et les maladies en une dizaine d’années. Mais bon, je vais être égoïste, pendant que les malheureux s’entassent sur les trottoirs, en bon occidental, je veux aller au soleil et me baigner dans la mer…Quand les autres se noient dedans en rêvant d’un meilleur avenir.
  • Et enfin, ce n’est pas mon combat. J’en ai d’autres. Qui me prennent tout mon temps. Alors, si vous voulez vous battre pour l’écologie, je dis banco, mais pas avec moi. Et je dis respect à toutes ces personnes qui se battent pour un monde meilleur, en particulier les jeunes (mais aussi les moins jeunes). Quant aux annonces présidentielles…..hier je l’ai vu revenir vers le palais….Une vingtaine de voitures ….(si ce n’est pas lui c’est encore plus inique). La modération, le respect de la planète, pour certains, pas pour tous.

Oui, mais voila….

Voila, voila, voila.

Mes pas m’ont emmené un peu par hasard, mais avec cette idée quand même au sein de la maison du Danemark sur les Champs-Elysées. Je n’aurais pas du. Mais j’y reviens.

Quelques temps avant, j’avais fait la découverte au Petit Palais de deux expositions qui m’avaient beaucoup plus. Entendez moi bien. je ne suis pas influenceur, je ne fais pas de publicité ici. Je parle juste d’un cheminement qui fut, suivant le côté duquel on peut se placer soit très long, lent, soit excessivement rapide, sinon brutal. Mon but est simplement d’évoquer ce choc.

La première de ces expositions, après avoir écumé complètement le Louvre et le musée d’Orsay, en particulier, avec quelques incursion dans les musées de Chirac ou l’institut du monde arabe et divers musées orientaux, ou d’art moderne de province, celui de Dijon en particulier ou du Havre, c’est celle de

Walter Sickert

« Modernité, énigmatique, déstabilisant » écrit la présentation de l’exposition. C’est exactement cela. Et même si tout ne m’a pas plu, c’est la première fois peut être que dans des tableaux, des dessins, je trouve la lumière que je cherchais depuis toujours. Ses portraits sont excessivement expressifs mais jamais les traits ne sont exagérés. La lumière arrive au bon endroit (soulignons aussi celle apportée parfaitement par les talents des éclairagistes, c’est assez rare pour le noter).

Provocation et audace pour des sujets alors refusés par une société anglaise collet montée. Ses nus ne sont pas les derniers à choquer alors même qu’il a réussi à ne peindre que la réalité sans aucun artifice érotisant. Ses sujets de prédilection, les salles de spectacles, montrent surtout le public dans les gradins ou galeries. Une impression étrange et déconcertante. Je n’irais pas plus loin dans la description de son œuvre, très moderne pour l’époque, et de son utilisation différente de la couleur. Mais c’est vraiment la première fois que je me retrouve en phase avec la peinture, un artiste, même si tout ne pouvait pas me plaire.

Jusqu’à présent, je voyais des tableaux, je profitais de certains d’entre eux, en particulier dans l’art moderne qui pouvaient me toucher un petit peu, puis je mélangeais avec les milliers d’autres déjà vus. Sans rien retenir. Sans vrai retentissement.

Walter Sickert je ne connaissais pas (de toutes façons, une autre de mes particularités est d’oublier les noms, les styles, les époques, je ne suis intéressé que par les sensations que provoque l’œuvre vue). Mais je suis transporté par cet artiste précis. C’est la première fois dans ma vie. .

La Joconde,

Leonardo da vinci, la gioconda, 1503-06 circa

je l’ai vue, plusieurs fois, longuement, sans aucun transport. C’est pourtant le chef d’œuvre non?

La vénus de Milo,

The legendary Venus de Milo in the Louvre, 9 February 2014 cropped

ou d’autres statues des grandes salles du Louvre sont déjà pour moi plus parlante. Alors même que ce ne ont que des représentations magnifiées du corps humain. Mais avec quels talents !

Cependant, tout cela ne m’avait jamais trop passionné. Et je préférais de loin continuer à marcher dans Paris. J’ai vu l’atelier de Zadkine, aussi. Trop tourmenté lui, par exemple pour mes gouts.

En parallèle le même jour , au même endroit, j’ai pu voir l’exposition consacrée à

André Devambez

intitulée « vertiges de l’imagination ».

Un artiste complet, oublié, qui joua de la peinture, s’illustra par ses sujets en particulier publicitaires, et fut encore graveur. Empli d’humour, et de poésie, ses illustrations de Gulliver sont superbes et enchantent les enfants, dont votre serviteur.

Ses gravures et dessins lumineux, projettent sur Paris et ses habitants un regard amusé, ironique mais à la grande bonté. Féru des inventions modernes il illustre les journaux d’époque de vues aériennes dessinées magnifiquement cadrées en perspective plongeante, à donner le tournis, même si je ne l’ai pas ressenti.

Témoin de la modernité grouillante, il est aussi capable d’invention et de créativité.

Bref j’ai adoré, c’était attachant, et amusant. Moins prenant peut être que le peintre précédent, mais truculent. Le luxe de détails de ses dessins m’a donné de la joie à simplement les détailler.

Mais cela ce sont des impressions, les miennes, personnelles et qui, comme on le sait aujourd’hui dépendent de ma vie, de ma culture, de mon environnement et de mes interactions, si ce n’est de mon humeur. Ce que je partage ici m’est particulièrement personnel. Pour d’autres personnes, peut être passeront elles au sein de ces expositions sans sourciller ? Tout est possible avec l’Art.

Puis Vendredi je me suis donc arrété devant la maison du Danemark, qui tente d’inscrire la culture de ce pays en France. Sans faire de bruit, avec beaucoup de retenue. Et j’aime cela.

Je susi donc monté au deuxième étage afin de voir cette exposition, ce qui est un bien grand mot.

Dans la salle tournaient une vidéo, un carrousel de diapositives, et trônait un gros ballon rouge ainsi que quelques briques dont j’allais apprendre qu’elles servaient aux poissons.

L’hôtesse m’expliqua agréablement « le Bicolore » cet espace artistique de la maison du Danemark, puis cette exposition d’artistes engagés.

Ce n’est pas la fin du monde, disent les artistes dans l’annonce de leur exposition, mais pour moi, j’en suis renversé.

https://lebicolore.dk/films/there-is-nos-such-thing-as-bad-weather-but-thats-not-the-end-of-the-world-trailer

L’hôtesse m’explique alors que Superlex, ce collectif d’artistes, a commencé par fabriquer avec un ballon du biogaz pour produire de l’énergie, dans un village sans ressources de ce type d’une contrée lointaine, le ballon étant par ailleurs exposé (je vous rassure, nettoyé et sans odeurs), dans une démarche engagée.

Puis elle m’expliqua que le film que j’allais voir était celui d’un Mac Donald reconstitué complètement, que l’eau va complètement immerger et recouvrir.

Enfin, les sculptures que je vis dans la salle sont des habitats à poissons à base de matériaux de maisons. Le collectif milite pour une symbiose entre tous les acteurs terrestres. Son œuvre est quand même mieux expliqué ici :

https://lebicolore.dk/evenements/visites-comment%C3%A9es-de-lexposition-there-is-no-such-thing-as-bad-weather

Après avoir un peu regardé les diapos qui illustrent la poche destinée à convertir les excréments des animaux et humains en biogaz, auxquelles que je n’ai pas vraiment porté intérêt, malgré les possibilités de la démarche, je me suis installé sur un banc rudimentaire devant l’écran projetant un film du Mac Do.

Un Mac Donald reconstitué complètement, avec ses caisses,, ses pubs, ses enseignes, ses frites préparées d’avance, son plan incliné de burgers préparés, ses poubelles, ses banquettes dures et ses tables en bois, des néons, quelques papiers par terre, les sauces en sachet, les pailles, tout, et un gobelet par terre.

Vide, une ambiance étrange, mais rien d’affolant.

Et puis de l’eau commence à passer sous la porte. Beaucoup, qui s’insinue petit à petit et monte assez vite. Vous commencez à comprendre qu’elle ne va pas s’arrêter.

Et c’est le cas, c’est le gobelet qui commence à flotter, puis les papiers par terre. Ensuite l’eau monte et le Personnage si célèbre commence à flotter et à voguer avant de s’effondrer. Puis les poubelles se remplissent. La caméra commence à filmer en immergée.

Les frites commencent à se noyer ou flotter, les hamburgers aussi, les papiers, les pailles sont atteintes. En fin du film, l’enseigne s’éteint dans un éclair, le restaurant continue à se remplir jusqu’à la fin.

L’ambiance devient glauque au long du film, l’eau se trouble, les divers solides et liquides imprègnent la clarté de l’image d’une pellicule trouble.

C’était déroutant, même si j’avais compris dès le début.

Le voir et l’imaginer, deux aspects différents de la même situation.

Sauf que cela m’a choqué. Terriblement. L’hôtesse me l’avait d’ailleurs annoncé. Une partie du Danemark va passer sous l’eau. Tout ne pourra être sauvé. En France aussi d’ailleurs, sans doute. Le Danemark c’est un petit pays, c’est catastrophique.

Voila comment une expression artistique peut vous remuer aux tripes et vous faire prendre conscience d’une réalité.

Il serait peut être temps d’agir ? Même si la montée des eaux parait inéluctable et ne changera pas le monde, elle va changer la vie de grosses populations et en faire mourir beaucoup. Ce seront encore des terres non cultivables par exemple.

Je savais cela. J’ai quand même accès aux informations et à internet et je suis curieux de nature.

Mais le voir, m’immerger dans une réalité même si c’est par un film, un spectacle vivant sans acteurs mais imagé, c’est totalement différent. Et cela m’appartient. Sans doute que d’autres ne réagiront pas aussi violemment ou pas du tout même.

C’est justement tout le propre de l’art, et de la vision de l’artiste.

Jusqu’à présent, l’art, pour moi, était une simple vue de l’esprit. Une élucubration qui pouvait ressembler à la réalité, éventuellement, tels les tableaux impressionnistes, ou les reportages photographiques qui prennent un cliché de la réalité mais pas forcément la réalité (on peut faire dire tellement de choses à une photo particulièrement bien cadrée ou recadrée). Mais jamais je n’aurais pu penser être impacté dans mon moi, mon être, en être atteint aussi fortement.

C’est chose faite. Et dans le cas présent ce n’est pas réjouissant.

En tout cas j’ai compris que l’art avait un impact, pas forcément décelable, mai vrai. et qu’il pouvait être aussi fort que cela.

Je vais être un peu grandiloquent mais je ne crois pouvoir être encore le même maintenant, même si fondamentalement, je ne vais pas changer, ni changer grand chose.

La quatrième exposition est plus lointaine et m’avait moins marquée. il s’agissait de projections de mondes miniatures en allumettes ou matériaux de récupérations, ou la pauvreté, la calamité était bien présente, et ou chacun tentait de survivre par ses propres moyens. A la lumière de cette immersion dans l’eau elle me parle beaucoup plus. Du coup ressurgissent toutes ces personnes devant lesquelles je passe sans m’arrêter, le long des trottoirs. Pour qui l’art n’existe guère, et ou le véritable art est de survivre. Vous voyez que ce Mac Do me reste en travers du gosier ?

Enfin la dernière exposition que je vis récemment c’était « l’encre en mouvement » (Une histoire de la peinture chinoise au XXe siècle). au musée Cernuschi. J’avais apprécié certaines colorations et dessins. Mais je n’avais pas vraiment été possédé. C’est trop loin de ma culture. En rédigeant ce texte aujourd’hui je me suis aperçu que l’art de l’écriture, renouvelé par de jeunes artistes, était aussi un art frappant, percutant. Et que j’étais passé à côté sans m’en rendre compte. Et que les évocations dessinées à l’encre de Chine peuvent avoir un fort impact émotionnel, même simplement ces écrits non traduits qui sont de véritables œuvres d’art, sans conteste.

L’art frappe, s’impose, sait se faire discret, mais impacte.

Vous ne pouvez en sortir indemne, et vous ne pouvez en être dissocié. Une simple église, un monument, le cinéma même ce septième art, sont des impacts sur vos vies.

Une autre exposition, malgré son caractère d’urgence, avec son côté particulier ne m’a pourtant pas impacté de la même façon. Il fallait peut être que je la vois avant cependant pour saisir ce que j’ai trouvé à la maison du Danemark. Il s’agissait d’un voyage photographique sur le fleuve qui sépare le Mexique des Etats Unis, avec tous ses clichés éculés mais aussi sa modernité actuelle. Je n’ai pas vraiment aimé, même si c’est une œuvre importante. (Zoe Leonard Al río/to the River).

Chaque œuvre d’art vous impacte. Mais vous ne vous en rendez pas forcément compte. C’est le propre de l’art. Participer à la vie de tous, agir, ou faire réfléchir. Proposer, suggérer, inventer. Provoquer, ou offrir. Et l’artiste dans sa toute puissance use de on droit divin de créateur pour interagir, car seul, sans spectateur, il n’est rien.

Enfin j’ai fini par ces quelques briques creuses à la maison du Danemark, habitat pour les poissons, qui demain partageront nos maisons en symbiose? le collectif veut y croire ?

Et puis, car il y a eu un et puis.

J’ai rencontré une jeune femme qui venait envoyer son livre de poésies. Des poèmes mignons, des poèmes engagés, des poèmes du coeur, de la vie, poèmes de voyages, et de rencontres, de ruptutes et de découvertes majeures.

La poésie pour moi en dehors de quelques vers très particulier Verlaine et son impair

De la musique avant toute chose, Et pour cela préfère l’impair Plus vague et plus soluble dans l’air, Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.

c’était peu important et trop hermétique.

Mais cette jeune femme avec son enthousiasme et son énergie et son espoir de gagner l’un des grands prix de poésie m’a soudain enclin à lire son recueil aux jolis dessins d’accompagnement et aux photos étranges. Et une nouvelle claque m’a surpris, décontenancé, et déstabilisé : la force de ses écrits, et la conviction de ses mots et phrases, ses vers si percutants et poignants, évocateurs d’un ordre humain non linéaire, et certainement pas sclérosé en rond, ou liberté grande de l’Homme passe par des chemins étranges et détournés.

J’ai aimé vraiment. Elle en sera peut pas le prochain Hugo ou Rimbaud, et pourtant elle mériterait sa place parmi les saints de l’écriture.

Et c’est inexplicable ma réaction. Je n’arrive pas à l’analyser. Pourtant la force de ces écrits me transperce et me foudroie.

Le temps n’est qu’un sujet, tout n’est que moment.

Je ne sais pas si je pourrais jamais me remettre de toutes ces émotions.

De la musique dans ces vers, mais quelle musique. Un orchestre symphonique n’y suffirait pas.

Ecrit ce 3 février 2023, texte entamé le 18 janvier 2023.

Etre de culture musulmane et s’intégrer ? Une utopie ?

Un Psychologue Danois : “L’intégration des Musulmans dans nos sociétés occidentales est impossible».

http://www.bivouac-id.com/2009/05/15/un-psychologue-danois-“l’integration-des-musulmans-dans-nos-societes-occidentales-est-impossible»/

Je ne sais vraiment pas quoi en penser . Et vous ?

Google, Google Book et la numérisation du livre Pour Frédéric Miterrand, ministre de la culture

Suite à mon article Google books sur les rails de l’Europe et L’économie numérique un espoir, un atout , une promesse je suis enchanté de ce débat sur la numérisation source de création d’emplois tenu à l’assemblée Nationale avec  le ministre de la culture, qui reprend certaine de mes idées.

Le texte est assez long mais mérité d’être lu. Et donne à espérer que les moyens seront en conséquence avec les déis à relever.

A lire sur le site de l’Assemblée Nationale.

Analyser, compiler

S’il est une science dans laquelle nous ne sommes pas en avance dans notre pays, c’est bien celle la.

 

Aux temps de la guerre froide, existaient auprès des grands de ce monde des analystes, censés prévenir et prévoir l’avenir immédiat, en fonction des connaissances accumulées, et de leurs informations, à 12 heures près.

Cela ne serait plus possible aujourd’hui, du fait de l’avalanche d’informations complexes, liées et reliées entre elles qui interfèrent sur nos actes et nos vies.

Il était à peu près facile pour une personne sérieuse de passer son certificat d’étude et d’obtenir ainsi une culture générale qui fait rougir d’ignorance la plupart de nos contemporains; de nos jeunes en particulier.

Cela ne veut d’ailleurs pas dire que nos jeunes ne savent rien; Ils connaissent d’autres sujets, simplement, mais n’ont pas réellement une approche générale et complémentaire de l’ensemble de notre société.

Quand on voit aujourd’hui la reprise hors de son contexte d’un écrit concernant la sexualité enfantine de l’un de nos députés, sorti du contexte de l’époque, ou d’une phrase d’un discours du président américain, il y a de quoi être inquiet.

Surtout qu’aujourd’hui, un travail de journaliste digne de ce nom est grandement facilité par les nouveaux moyens de communications (les mêmes qui aujourd’hui se font l’écho de ces écrits non vérifiés et certainement non lus….). Il n’y a pas eu de vrai analyse de ces deux sujets, sinon des réactions à chaud, agressives ou ironiques, exacerbées sans la rigueur de l’analyse, de l’objectivité.

Les nouveaux moteurs de recherche émergents ont en train de prendre la place de nos réflexions, de nos cerveaux, sans que nous ayons à nous en soucier.

Pourtant dans le même temps, on nous demande d’assimiler de plus en plus, d’ingurgiter des pages entières de données, ans avoir le temps de même les assimiler, les comprendre.

Il n’est qu’à voir aujourd’hui la profusion de mels reçus dans nos boites, de documents ou sites internet à lire, voir, écouter dans le cadre de nos emplis, de nos activités.

Bien souvent, l’information est rédigée, parfaitement écrite ou transcrite, mais peu lue ou non lue, faute de temps et de moyens.

Une grosse partie de l’information disponible est écrite pour rien, ou peu de personnes.

En fait, je déclare en pesant mes mots, que de ce fait, de nombreux brevets ou inventions sont perdus qui pourraient nous faire gagner de nombreux marchés, de nouveaux marchés à conquérir ne le sont pas, et de nouvelles connaissances dont nous pourrions tirer profit soit perdues car enfouies à jamais sous le limon de l’accumulation de données.

Il est temps de créer une école d’analystes, compilateurs de notre temps.